Comprendre les moustiques et le BTI (Bacillus Thuringiensis Israelensis)

Comprendre les moustiques

Commençons par la piqure de moustique car soyons honnêtes: c’est pour ca que vous êtes ici! Seule le moustique femelle pique (le mâle lui se nourrir de sucs végétaux et joue même un rôle de pollinisation!)

2 conditions sont nécessaires à la ponte du moustique femelle: un repas de sang et un accouplement.

Ensuite la femelle va pondre: elle peut pondre entre 10 et 200 œufs! Et dans les conditions optimales, 5 fois au cours de sa courte vie d’un mois! C’est pour cette raison qu’il est si important de contrôler le développement de ces larves.

La grande majorités des moustiques vont pondre directement à la surface de l’eau. Sauf le moustique tigre (Aedes) qui va pondre sur une surface solide à proximité immédiate d’un point d’eau. Les oeufs seront alors immergés en cas de grandes pluies et de crues.

Comprendre le cycle du moustique:

 

Après la ponte des oeufs de moustique les larves vont en quelques jours (en été) passer d’une taille de 2mm à 12mm. On reconnaît les larves de moustique très facilement: elles sont fines et se déplacent en « serpentant » dans l’eau. On les voit souvent respirer en surface d’eau avant de replonger. C’est à ce stade que BLAM est efficace.

A la fin du stade larvaire les larves se transforment en nymphe, ou pupe. On les reconnaît grâce à leur grosse tête, presque comme un têtard. C’est son dernier stade aquatique et la nymphe ne se nourrit plus. BLAM BTI n’agit donc pas sur les nymphes: comme les nymphes ne se nourrissent plus, elles ne consomment pas de BLAM. Il est trop tard. Il faut donc agir dès l’apparition des premières larves.

La vie du moustique en vidéo

Cette vidéo remplie d’humour un peu potache (en anglais) montre la vie du moustique. Le texte est amusant, mais le contenu est approuvé par les scientifiques:

A propos du Bacillus Thuringiensis Israelensis (BTI)

C’est quoi le BTI?

Le BTI, ou Bacillus Thuringiensis Israelensis est la substance active de BLAM BTI. Il s’agit d’une substance naturelle qui provoque une indigestion mortelle chez les larves de moustique. Le BTI est une bactérie naturelle qui contient des spores qui produisent des toxines qui n’affectent que les larves de moustique (et celles du moucheron du champignon)

Le BTI a d’abord été découvert dans une flaque en 1976 en Israel et dés 1977 les chercheurs ont déterminé son efficacité contre les larves de moustique et les larves des moucherons du champignon. Dès 1998 les chercheurs ont prouvé l’absence de toxicité du BTI sur les humains, les mammifères, les oiseaux, l’immense majorité des autres insectes, les plantes et presque tous les organismes aquatiques. Le BTI a réduit considérablement l’impact environnemental par rapport aux agents chimiques utilisés jusqu’alors.

Le BTI est un bacille. Il appartient à la famille des bactéries et produit des protéines toxiques qui sont spécifiques à certaines espèces d’insectes.

Lorsqu’un moustique consomme des cellules de BTI, ces protéines toxiques se lient à ses cellules intestinales, causant des dommages qui peuvent entraîner la mort de l’insecte. Contrairement aux pesticides chimiques, le BTI ne cause aucun dommage aux plantes, aux animaux ou à l’environnement. En fait, il est souvent utilisé comme alternative écologique aux pesticides chimiques pour protéger les cultures et les jardins.

BLAM BTI n’affecte QUE les larves de moustique: les autres espèces aquatiques sont parfaitement préservées.

BLAM est radical contre les larves.

En raison de ses avantages écologiques et économiques, il est de plus en plus utilisé comme alternative aux pesticides chimiques dangereux pour la santé et l’environnement.

Est-ce que le BTI est dangereux pour les humains?

Non. Le BTI n’a aucune toxicité sur les humains et a été approuvé par de nombreux organismes étatiques comme par exemple dès 1983 par l’EPA – Unites States Environmental Protection Agency pour l’agriculture biologique. De très nombreuses études ont eu lieu depuis 1986 qui ont prouvé que le BTI ne comportait pas de risques pour les humains.

En France, selon l’Agence Nationale chargée de la Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail, « le mode d’action particulier du BTi lui confère une absence de toxicité chez tous les organismes n’ayant pas un pH intestinal alcalin ou ne possédant pas les récepteurs des toxines. Ainsi, le BTi est non toxique pour les oiseaux, les mammifères et les abeilles. Par ailleurs, Bacillus thuringiensis est une bactérie présente à l’état naturel dans le sol. »

Le BTI inoffensif pour les espèces non-visées

L’ensemble des études sur l’innocuité du Bacillus thuringiensis var. israelensis, et particulièrement celles du Département de pathologie vétérinaire de l’Université de l’Illinois (World Health Organisation Center for Safety of Biological Agents to Mammals), indique que le BTI peut être utilisé sans risque pour les humains et tout autre mammifère potentiellement exposé (Shadduck 1980, Thomas et Ellar 1983, Lacey et Undeen 1986, Siegel et al. 1987, Siegel et Shadduck 1990a et 1990b, Roe et al. 1991, Kallapur et al. 1992; Siegel 2001).

En 1999, un groupe d’experts mandatés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en venait à la conclusion que les souches de Bacillus thuringiensis utilisées pour le contrôle des pestes agricoles et forestières ainsi que le Bti étaient très sécuritaires; suffisamment pour que l’on accepte que des formulations de Bti soient mises dans l’eau de consommation afin de détruire les larves de moustiques (WHO / OMS, 1999).
Dans un rapport sur l’utilisation de larvicides pour contrer la transmission du virus du Nil (VNO), l’Institut national de santé publique (INSPQ) conclut que l’utilisation des insecticides à base de BTI ne présente pas de risques notables pour la santé publique (Chevalier et al. 2002).

En Mars 2018 le Laboratoire de Recherche d’Ecophysiologie Animale de l’Université d’Annaba en Algérie a publié le résultat de ses recherches récentes sur la potentielle toxicité du BTI sur les espèces non-visées:

L’étude de la lutte contre les Culicidae (*) est devenue un intérêt mondial, vu leur rôle vecteur de maladies et de virus. La lutte biologique propose de nouvelles solutions afin de lutter contre ces insectes nuisibles, tout en préservant l’environnement et la faune associée. On a testée la toxicité du biocide, le Bacillus thuringiensis var israelensis (Bti) sur quelques espèces de la faune benthique, associées au Culicidae (*): les Coléoptères, les Ephémères, les Hétéroptères et les hydracariens. Cela a été réalisé dans le but de déterminer la toxicité de ce produit, sur toute une population qui partage les mêmes conditions biotiques que les larves de moustiques. Les résultats ont montré et à court terme, un effet presque négligeable du BTI sur les espèces testées, par rapport à son effet sur les Culicidae (*).

(*) Culicidae = Moustiques

 

Où le BTI a-t-il été utilisé à large échelle?

Le BTI est utilisé par des organisations étatiques à travers le monde.

Depuis 2006 dans les Bouches-du-Rhone en Camargue l’Entente Interdépartementale pour la Démoustication (EID) utilise exclusivement le BTI. Entre 2006 et 2011 l’EID a eu recours à 84 traitements aériens et 448 traitements terrestres.

En raison de la présence de vastes zones humides en Camargue, les moustiques peuvent se reproduire et proliférer rapidement, ce qui peut entraîner des problèmes pour les habitants locaux et les visiteurs. Pour contrôler ces populations, le BTI a été largement utilisé en tant qu’insecticide biologique.

Le BTI est considéré comme un choix favorable pour ce type de contrôle en raison de sa biodegradabilité et de son absence d’effets toxiques sur les êtres vivants en dehors des insectes cibles. Il est également considéré comme étant plus respectueux de l’environnement et plus sûr pour les humains et les animaux que d’autres insecticides chimiques.

En général, l’utilisation du BTI en Camargue a été considérée comme un moyen efficace de contrôler les populations de moustiques, tout en préservant l’environnement et la santé publique.

Dans la région Rhone-Alpes c’est le seul larvicide utilisé depuis des décennies.

Aux Etats-Unis par exemple de très larges doses de BTI ont été déversées par avion dans les états du Massachusettes, Pennsylvania, Maryland et Michigan. Le BTI a été projeté et déversé sur des mares, des lacs et des rivières.

Les BTI est autorisé au Canada depuis 1982 et les produits à base de BTI comme le BLAM BTI sont couramment utilisés dans le contrôle des populations de moustiques et de mouches noires. Depuis 2002, le Québec les utilise pour contrôler les populations de moustiques vecteurs du virus du Nil occidental.

 

Est-ce que les insectes développent une résistance contre le BTI?

Non: il n’y a aucune résistance documentée contre le BTI par les larves de moustique. Une étude de 2013 par Tetreau en Rhone-Alpes a confirmé l’absence de résistance dans les populations de moustique dans des régions traitées depuis des décennies.

Est-ce que le BTI est comme le Bacillus Sphaericus?

Le Bacillus Sphaericus a un effet similaire au BTI et a même été découvert avant le BTI en 1964. Il tue aussi les larves de moustique en provoquant une indigestion, mais agit plus lentement. La mort des larves peut prendre 3 jours contre 24 heures pour le BTI.

Le Bacillus Sphaericus est efficace contre seulement certains types de moustique: il est efficace contre le Culex et Anopheles, mais beaucoup moins contre les larves de moustique tigre Aedes Albopictus.

Mais surtout il y a une possibilité que les moustiques développent une résistance contre le Bacillus Sphaericus.

C’est pour cette raison que pour le traitement larvicide le BTI est préférable au Bacillus Sphaericus. (cliquez ici pour la source de l’information)

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